Qu’est ce que la blockchain ?

Une approche simple

Avant de faire le lien entre la blockchain et le vin, il me semble essentiel de définir quelques notions. Tout d’abord, qu’est-ce que la blockchain. D’après le site du ministère de l’économie, la blockchain est une technologie de transmission d’informations et de stockage. Il existe différents utilisateurs qui peuvent se connecter à cette technologie pour y ajouter et partager des informations. Cependant, ces utilisateurs doivent respecter les règles définies qui protègent le système. Ce protocole informatique en charge de la sécurisation est sécurisé par la cryptographie.

Applications et avantages de la blockchain

La blockchain est utilisée dans de nombreux secteurs d’activité comme le secteur bancaire. Cela a entraîné la création de cryptomonnaie comme le Bitcoin. On retrouve également la blockchain dans le secteur de l’énergie, des assurances, de la logistique et de l’agroalimentaire. En effet, la blockchain possède de nombreux avantages. Elle garantit avant tout la sécurité du système puisque les validations sont effectuées par l’ensemble des utilisateurs du système. Ce contrôle mutuel permet de minimiser le risque de malveillance. Cette technologie permet également de gagner en temps et en productivité car l’ensemble est contrôlé par des protocoles informatiques.

Comment la blockchain se fait une place dans le secteur viticole ?

Quelle place pour la traçabilité dans l’élaboration du vin ?

De plus en plus d’acteurs du secteur viticole se soucient des problèmes de sécurité alimentaire liés au vin. Les points de contamination du vin sont nombreux et la mise en place d’actions préventives pour les éviter est essentielle. Aujourd’hui, le vigneron se doit de maîtriser l’ensemble de sa production, de la culture de la vigne à la commercialisation de son vin. Pour cela, il peut se baser sur des documents comme l’HACCP (Hasard Analysis Critical Control Point), qui littéralement est un système d’analyse des risques et de maîtrise des points critiques. Les acteurs de filière peuvent également utiliser des outils numériques et technologiques afin d’effectuer des mesures au vignoble, des mesures en cave et des logiciels de suivi de production. Tous ces outils qui peuvent parfois s’utiliser ensemble vont créer un ensemble de données sensibles puisqu’elles reflètent la production du vigneron.

L’apport de la blockchain dans le vin

Assurer la traçabilité complète de la vigne au verre de vin, c’est tout l’enjeu des entreprises du secteur viticole à l’heure actuelle. Dans cette optique, l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) note en novembre 2021 que : «  une des technologies qui sera probablement à plus fort potentiel pour le secteur du vin c’est la blockchain » . En effet, le secteur viticole est soumis régulièrement à des fraudes comme l’élaboration de contrefaçons de grands crus. Côté clients, le consommateur n’accède à aucune donnée concernant l’élaboration du produit qu’il a acheté, sauf celles mentionnées sur l’étiquette. C’est dans cette logique que le délégué général de l’OIV, Pau Roca, développe : « une empreinte numérique pourrait être initiée à partir du vignoble et permettre aux consommateurs de chercher toutes les informations disponibles liées à l’identité du produit, sa transformation, du raisin au verre. »

Ces entreprises qui associent la blockchain et votre bouteille de vin

Cet engouement pour la blockchain et les possibilités commerciales qu’elle propose ont ouvert l’appétit des entreprises du secteur qui y voient une vraie opportunité sur leur marché. La société eProvenance est une société américaine spécialisée dans l’analyse et le suivi des conditions d’expédition du vin. Cette entreprise a créé la blockchain VinAssure. Une blockchain dédiée à la filière viticole avec pour but d’optimiser la traçabilité, la rentabilité et l’efficacité tout au long du parcours de production du vin. L’objectif étant de garantir aux consommateurs un produit marchant, sain et ayant été élaboré puis transporté dans de bonnes conditions.

Cette technologie relie donc les utilisateurs de la chaîne de fabrication afin qu’ils puissent saisir et partager leurs données. Bien évidemment les utilisateurs de cette blockchain peuvent être concurrents. Afin de protéger les données sensibles comme les données monétaires, la blockchain intègre des « portes » qui peuvent être ouvertes ou fermées afin de protéger ces données sensibles des autres utilisateurs. Il est clair que cette technologie verra son développement croître si de nouveaux acteurs du secteur intègrent leurs entreprises dans ce processus. Cela permettra au consommateur de s’informer sur la bouteille de vin qu’il s’apprête à acheter. Des données comme la provenance du vin, les certifications environnementales respectées ou encore le profil gustatif pourront lui être communiquées par le simple scan d’un flash code.

Les outils à disposition des vignerons

Les vignerons peuvent avoir accès à de nombreux outils numériques tout au long de l’élaboration du vin. A la vigne, ils peuvent par exemple suivre les conditions climatiques, l’irrigation, l’avancement de maladies ou encore étudier leur parcellaire à l’aide d’un drone. Au chai, ils peuvent suivre les températures des cuves, l’évolution de la densité ou encore l’avancement des macérations. Autant d’outils technologiques qu’il est parfois difficile de relier entre eux afin d’avoir un seul outil d’aide à la décision. Le mastodonte ISAGRI, éditeur de logiciels informatiques agricoles, s’associe à la blockchain VinAssure afin d’intégrer les données de leurs logiciels à la blockchain VinAssure. L’objectif est de donner accès à l’histoire et à la traçabilité complète du vin. Ce partenariat renforce une volonté d’augmenter la transparence entre les différents acteurs de la filière viticole.

Nul doute que les nouvelles technologies dans le secteur viticole vont continuer de se développer et que les entreprises proposeront aux domaines viticoles de nouveaux outils numériques. La blockchain apparaît alors comme indispensable au secteur du vin. Dans un premier temps pour sécuriser les données sensibles des utilisateurs puis dans un second temps pour renforcer la confiance des clients en leur donnant accès aux données concernant le produit.

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